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naturelles : les pluies, plus abondantes que sur les Hauts- Plateaux
- car les crêtes arrêtent les nuages - permettent d'établir des
cultures, entretiennent des pâturages et font naître des
peuplements forestiers.
LE SAHARA. - Après cette barrière montagneuse, une
brusque dénivellation nous conduit dans le Sahara On n'est là
qu'à quelques centaines de mètres d"altitude, parfois même
au-dessous du niveau de la mer. De grandes étendues désolées
couvertes, dans les fonds humides (les dayas), d'une maigre
végétation; tantôt des dunes de sable, aux formes mouvantes (ce
sont les erg), tantôt de vastes plateaux rocheux (les hammada)
; par places, partout où l'eau affleure on se trouve à une faible
profondeur, des îlots de verdure où croissent, sous l'ombre des
palmeraies, de riches cultures (les oasis) ; dans les
bas-fonds, des chotts. Tels sont les multiples aspects du
Sahara.
Un climat extrême le caractérise : la pluie y est rare - il se
passe souvent plusieurs années sans qu'il tombe une goutte d'eau, -
et les variations de températures sont telles qu'en 24 heures il
arrive de noter, à l'ombre, des différences de 30 à 40º. Et,
fréquemment, un vent brûlant, soulevant des tempêtes de sable,
souffle sur ces immenses étendues.
Il ne faudrait pas croire, d'après ce tableau, que le Sahara n'est
qu'un vaste espace stérile. Les oasis sont en premier lieu une
preuve du contraire, puisque leurs palmeraies fournissent aux tribus
nomades une abondante provende de dattes, dont il est expédié, en
outre, d'énormes quantités dans le Tell, et jusque sur les
marchés extérieurs les plus lointains. Et puis, lorsqu'il a plu,
on voit le sol du désert se couvrir rapidement de végétation, de
pâturages dont profitent les troupeaux; et si la pluie a été
suffisante, les indigènes ensemencent en céréales les dayas.
Enfin, il ne faut pas oublier que le Sahara algérien possède une
population de plus de 500.000 habitants, nomades ou sédentaires,
qui échangent avec le Tell leurs produits - dattes, moutons, peaux,
laines, etc.,. - contre les céréales, les cotonnades, les produits
manufacturés dont ils ont besoin.
Le Sahara, d'ailleurs, n'a pas dit son dernier mot: son sous-sol est
encore inexploré : peut-être réservera-t-il des surprises.
N'a-t-on pas découvert récemment à Kenadsa, dans le Sud-Oranais,
un gisement de houille qui, actuellement, est en pleine exploitation
?
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Cette esquisse de l'orographie algérienne fait apparaître un trait
excessivement particulier du pays: la division en bandes longitudinales
parallèles à la mer, divisées elles-mêmes en zones bien distinctes et sans
cohésion.
Ces zones n'ont presque pas de communications entre elles ; chacune possède
une vie propre et n'a, avec les autres, que fort peu de rapports. C'est
pourquoi l'Algérie n'a pas de centre d'attraction. Alger, au point de vue
économique, ne commande pas plus Oran que Constantine chaque ville est un
centre pour sa région.
On conçoit que, dans ces conditions, la pénétration de l'Algérie ait été
lente et difficile. D'une région à l'autre, en effet, il n'existe que peu de
voies de communication naturelles. Encore ne s'agit-il, la plupart du temps,
que de quelques vallées étroites, coupures formées dans les montagnes par
les rivières coulant du Sud au Nord et cherchant à se frayer un passage
jusqu'à la mer. Ces vallées, qui sont souvent de simples gorges ou des
canons, les routes, les lignes de chemins de fer les ont empruntées pour
passer d'une bande à l'autre. Mais routes et voies ferrées sont pour la
plupart parallèles à la mer et suivent les dépressions telliennes ; partout
où cela a été possible, des voies de pénétration ont relié le Sud à la
côte; ces voies sont peu nombreuses, mais la structure du pays ne permettait
pas de faire mieux. Telles qu'elles sont, cependant, elles assurent une
liaison suffisante entre les différentes régions naturelles de l'Algérie.
N'est-ce pas un des principaux mérites de la colonisation française de
s'être efforcée, dans la mesure du possible, de corriger les défauts de
cette structure et de créer de l'unité là où la nature n'avait mis que de
la diversité ?
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