III. - L'olivier, les olives et l'huile d'olive
L'oléiculture n'est pas une des moindres richesses de l'Algérie; c'est la
plus ancienne peut-être. Elle fut introduite par les Carthaginois, bien avant
l'ère chrétienne; les Romains la développèrent à tel point qu'il semble
que c'est plutôt par ses huiles que par ses céréales que l'Afrique romaine
mérita son nom de « Grenier de Rome ». Pendant la période barbaresque,
l'Algérie exportait de grandes quantités d'huile; enfin, dès les premières
années de la conquête, la colonisation française contribua largement à son
amélioration et à son extension.
L'olivier est d'ailleurs, dans tout le bassin méditerranéen, une plante
spontanée. L'oléastre, qui est sa forme sauvage, se rencontre à l'état
d'essence dominante, ou en mélange avec d'autres essences, sur de vastes
territoires forestiers; son greffage, qui se fait couramment, permet la mise
en valeur de forêts ou de broussailles à peine productives.
Cet arbre, dans le bassin méditerranéen, se complaît dans les climats à
hiver doux et pluvieux et à étés chauds et secs. Aussi peut-on considérer
que le Tell algérien, dans toutes les altitudes comprises entre 50 et 700
mètres, constitue son aire de végétation. En Kabylie, il se rencontre,
jusqu'à 1.000 mètres d'altitude, sur quelques versants montagneux tournés
vers la mer. Dans la partie orientale de la colonie, l'aire de l'olivier se
prolonge sur les HautsPlateaux, depuis Constantine jusqu'à Batna, les
basses vallées de l'Aurès et Biskra.
On ne compte pas moins, dans toute l'Algérie, de 14 à 15 millions
d'oliviers, dont les deux tiers environ sont cultivés. Plus de la moitié des
peuplements (7 à 8 millions d'arbres, dont plus des deux tiers sont en
culture) se trouvent dans le département de Constantine, répartis dans les
vallées de Soummam et de la Seybouse, d'El-Kantara à Philippeville, à Gastu
et à Jemmapes, et dans les régions de la Calle, Batna, Guelma et Tébessa.
Le département d'Alger compte seulement 4 millions et demi d'arbres répandus
dans toute la Kabylie; la proportion d'arbres cultivés est plus faible que
dans le département de Constantine, et n'est guère supérieure aux trois
cinquièmes du total.
Les peuplements sont moins importants encore en Oranie et n'atteignent pas
2.400.000 arbres. On les rencontre en particulier à Mostaganem, à
Saint-Denis-du-Sig, à Mascara, à Relizane et surtout Tlemcen, où ils
constituent une
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