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   Ce sont des moûts dont la fermentation a été arrêtée par addition d'alcool; ces vins, d'un degré alcoolique très faible, sont employés dans la préparation des vins de liqueur et de certains vins médicinaux. Une partie est utilisée sur place et sert à fabriquer des vins de liqueur dont la qualité a été reconnue; le reste est exporté. Mistelles et vins de liqueur alimentent un commerce d'exportation de 45 à 50 millions de francs (100.000 hectolitres de mistelles et 5 à 10.000 de vins de liqueur).       

 
III. - L'olivier, les olives et l'huile d'olive

L'oléiculture n'est pas une des moindres richesses de l'Algérie; c'est la plus ancienne peut-être. Elle fut introduite par les Carthaginois, bien avant l'ère chrétienne; les Romains la développèrent à tel point qu'il semble que c'est plutôt par ses huiles que par ses céréales que l'Afrique romaine mérita son nom de « Grenier de Rome ». Pendant la période barbaresque, l'Algérie exportait de grandes quantités d'huile; enfin, dès les premières années de la conquête, la colonisation française contribua largement à son amélioration et à son extension.
L'olivier est d'ailleurs, dans tout le bassin méditerranéen, une plante spontanée. L'oléastre, qui est sa forme sauvage, se rencontre à l'état d'essence dominante, ou en mélange avec d'autres essences, sur de vastes territoires forestiers; son greffage, qui se fait couramment, permet la mise en valeur de forêts ou de broussailles à peine productives.
Cet arbre, dans le bassin méditerranéen, se complaît dans les climats à hiver doux et pluvieux et à étés chauds et secs. Aussi peut-on considérer que le Tell algérien, dans toutes les altitudes comprises entre 50 et 700 mètres, constitue son aire de végétation. En Kabylie, il se rencontre, jusqu'à 1.000 mètres d'altitude, sur quelques versants montagneux tournés vers la mer. Dans la partie orientale de la colonie, l'aire de l'olivier se prolonge sur les Hauts­Plateaux, depuis Constantine jusqu'à Batna, les basses vallées de l'Aurès et Biskra.
On ne compte pas moins, dans toute l'Algérie, de 14 à 15 millions d'oliviers, dont les deux tiers environ sont cultivés. Plus de la moitié des peuplements (7 à 8 millions d'arbres, dont plus des deux tiers sont en culture) se trouvent dans le département de Constantine, répartis dans les vallées de Soummam et de la Seybouse, d'El-Kantara à Philippeville, à Gastu et à Jemmapes, et dans les régions de la Calle, Batna, Guelma et Tébessa.
Le département d'Alger compte seulement 4 millions et demi d'arbres répandus dans toute la Kabylie; la proportion d'arbres cultivés est plus faible que dans le département de Constantine, et n'est guère supérieure aux trois cinquièmes du total.
Les peuplements sont moins importants encore en Oranie et n'atteignent pas 2.400.000 arbres. On les rencontre en particulier à Mostaganem, à Saint-Denis-du-Sig, à Mascara, à Relizane et surtout Tlemcen, où ils constituent une

 
Fig. 7. - UN VIGNOBLE DE LA MITIDJA
On retiendra également que la distillation des vins et des marcs fournit des quantités variables d'alcool, dont l'importance est proportionnelle à la production des vins. La distillerie joue, pour la viticulture algérienne, le rôle de soupape de sûreté, en permettant, après une récolte pléthorique, d'utiliser les vins mal constitués qui ne trouveraient pas de débouchés dans l'exportation.
 
Signalons enfin la production des tartrates et, depuis quelques années, celle de l'huile de pépins de raisins. On juge, par ce rapide exposé, de la valeur économique de la vigne. Pour conclure, on doit reconnaître que les produits de la vigne. - vins, mistelles, alcools, tartrates, etc... -.rapportent à l'Algérie, du chef de la seule expor­tation, 1 milliard et demi, soit plus des quatre dixièmes de la valeur des exportations totales de la colonie.
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