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   véritable forêt. Là, l'effort de mise en valeur des oléastres a été moins considérable, car on ne compte qu'un million d'oliviers cultivés.
 
Grâce aux bénéfices que procure l'olivier, grâce aussi à l'aide de l'administration, qui encourage par des primes les greffages et les plantations, l'essor de l'oléiculture est remarquable; tout permet de croire qu'il n'est pas prés de s'arrêter : depuis 1913, le nombre d'oliviers s'est accru de plus d'un million d'unités, et cela malgré la guerre; en une année, de 1928 à 1929, cent mille arbres étaient greffés, cinquante mille étaient plantés.
      

Sur les 9 à 10 millions d'oliviers cultivés, un certain nombre, nouvellement plantés ou greffés, ne sont pas encore entrés en rapport; les autres, 7 à 8 millions, fournissent chaque année une quantité d'olives variant entre 1 million et demi et deux millions de quintaux : le département de Constantine en produit à lui seul 1 million, celui d'Alger 4 à 500.000, celui d'Oran 2 à 300.000.
 
L'olive est employée à deux usages, dont le plus important est la fabrication de l'huile, l'autre la conserve.
 
C'est surtout vers la production d'huile qu'est orientée l'oléiculture algérienne : 90 % de la récolte sert à cette industrie très active, qui compte plusieurs centaines de moulins, dont plus de cent sont de véritables usines dotées des appareils les plus perfectionnés. La production d huile, qui est très variable, puisque, en ces quinze dernières années, on l'a vu osciller entre 150.000 et 500.000 hectolitres, s'établit en moyenne autour de 300.000 hectolitres.
La majeure partie de cette production est employée dans la consommation locale; les indigènes ne connaissent pas d'autre aliment gras; quant à la population européenne, originaire en grande partie du midi de la France, d'Italie ou d'Espagne, elle en absorbe une grande quantité. Le surplus est exporté; les deux tiers vont en France; l'Italie, l'Angleterre, les États-Unis, le Maroc, la Tunisie se partagent le reste avec l'Allemagne, la Hollande, la Bulgarie, la Grèce, l'Extrême-Orient et l'Amérique du Sud. Mais la production algérienne ne serait pas suffisante pour satisfaire aux besoins de la consommation d'une part, à ceux de l'exportation d'autre part, car on évalue la consommation annuelle d'un kabyle à 15 litres, celle d'un Européen à 12, celle d'un Arabe à 2,5; aussi l'Algérie doit-elle importer chaque année 150 à 200.000 quintaux d'huiles de graines. Elle réalise à cette opération un beau bénéfice, car les huiles de graines sont moins chères que les huiles d'olives, bénéfice qu'on peut évaluer de 80 à 100 millions par an.
 
L'industrie de la conserve présente aussi un sérieux intérêt, bien qu'elle soit loin d'avoir l'importance de l'huilerie. Elle utilise environ 150.000 quintaux d'olives par an. Une centaine de mille (près du tiers de la récolte totale d'olives du département) sont produits en Oranie, où existent de nombreuses fabriques de conserves; les terres irriguées de Relizane, du Sig, de Perrégaux et de Tlemcen sont les régions de production de ces olives. Dans le département d'Alger, on récolte 40.000 quintaux, dans celui de Constantine, un peu plus de 10.000. Les populations algériennes,

 
Fig. 8. - UNE OLIVERAIE EN KABYLIE - La Kabylie est la terre d'élection de l'olivier, qui y couvre de vastes surfaces.

 
Bien qu'elle ait été à l'origine une culture indigène, l'oléiculture tente de plus en plus les agriculteurs européens, qui possèdent maintenant les deux cinquièmes des arbres 5 à 6 millions d'oliviers, dont les sept dixièmes (4 millions) sont cultivés; là proportion est importante; elle s'accroîtra encore. L'augmentation est beaucoup plus lente dans les peuplements appartenant à des indigènes; les trois cinquièmes seulement des arbres (5 millions et demi) sont susceptibles de produire.
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