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   et notamment les Espagnols et les Italiens,. font une importante consommation d'olives conservées; il reste néanmoins 20 à 30.000 quintaux libres pour l'exportation, et qu'achète surtout la France.
Les exportations algériennes d'huiles et de conserves d'olives ont atteint, en 1928, 176 millions.

IV. - Les fruits, les légumes, les primeurs

Les hivers doux et humides des régions voisines du littoral algérien sont éminemment favorables à la production hâtive des fruits et des légumes qui, arrivés les premiers sur les marchés de consommation, prennent de ce fait le nom de primeurs. Culture rémunératrice, car les primeurs se vendent cher, elle ne pouvait que tenter les colons algériens. Aussi devons-nous nous attendre à la rencontrer en Algérie partout où cela est possible.
Deux facteurs président à l'établissement des cultures de primeurs: le climat, qui doit être tiède et humide en hiver; l'écoulement facile des produits, par le moyen de transports rapides vers les centres de consommation.
Le climat, dans toute la région littoralienne et en de nombreux points de la dépression sublittorale, est nettement favorable.
Voyons la seconde condition. Pour que la culture des primeurs soit rémunératrice, il importe que les produits puissent parvenir rapidement, en quelques jours seulement, sur les lieux de consommation, afin de n'y être pas concurrencés par d'autres produits arrivant en même temps. Les lieux de vente sont toute l'Europe du Nord, depuis l'Angleterre jusqu'à la Pologne, en passant par la France, la Belgique, la Hollande, l'Allemagne. Arriver avant les produits de Provence, d'Espagne ou d'Italie, tout est là, sans quoi les primeurs algériennes perdraient la moitié de leur valeur.
Il faut donc que les cultures se trouvent à proximité d'un port d'embarquement; que, de ce port, partent fréquemment, à destination de l'Europe, des paquebots rapides; que, depuis le port européen de débarquement, l'acheminement vers les centres de consommation soit effectué aussi rapidement que possible.
 
Voilà, en somme, qui réduit sérieusement les zones où la culture des primeurs est économiquement possible En Algérie, les conditions ne sont entièrement remplies qu'aux abords immédiats des grands ports: Alger, que des services rapides presque quotidiens relient à la France; Oran, puis

      

Philippeville et Bône. C'est à proximité de ces villes que nous trouverons les cultures, les plus importantes, et en particulier les cultures de légumes; plus loin, mais s'en écartant assez peu, se rencontreront les cultures fruitières, dont les produits moins fragiles peuvent supporter des transports plus longs.
 
Au nombre des légumes produits en Algérie il faut citer, par ordre d'importance: les pommes de terre nouvelles, les tomates, les artichauts, les haricots verts, les carottes, les petits pois, les fèves, les courgettes, le fenouil, etc... Parmi les fruits: les agrumes (oranges, mandarines, citrons, cédrats, etc. ... ), les figues, les raisins de table, les prunes. les abricots, les amandes, etc... Bien que les dattes soient généralement classées au nombre des fruits, c'est à dessein que nous ne les mentionnons pas dans cette liste: d'abord parce qu'elles ne proviennent pas du Tell, mais sont une production saharienne; ensuite parce qu'elles ne sont pas des fruits de primeur et que leur valeur intrinsèque est indépendante de l'époque de leur production; elles feront tout à l'heure, après les fruits et légumes du Tell, l'objet d'une rubrique spéciale.

 
Fig. 9. - CULTURES DE PRIMEURS - Abritées des vents dominants par de multiples haies de canne de Provence, les cultures de primeurs couvrent les coteaux du Sahel, en bordure de la mer. On voit ici les cultures de chasselas à Guyotville.
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