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   facilement, tant sur place que sur les marchés français. La fraise, qui parait dès le mois de février, trouverait certainement une vente facile à l'extérieur, mais sa fragilité en interdit presque entièrement l'exportation.
Certains de ces fruits, après séchage, alimentent un certain commerce d'exportation: c'est le cas des amandes, produites principalement dans les régions de Miliana, de Médéa, de Cherchell et d'Ain-Bessem, et de l'abricot, dont les vergers de l'Aurès fournissent de grandes quantités.

Les Pommes de terre nouvelles. - La pomme de terre nouvelle est, des cultures de primeur d'Algérie, la plus importante peut-être. Les hivers exceptionnellement doux du littoral sont en effet éminemment favorables à son extension, qui est remarquable. Aussi couvre-t-elle chaque année, dans les environs immédiats des grands ports d'exportation, une superficie moyenne de 10.000 hectares, dont plus de la moitié à proximité d'Alger, dans le Sahel Algérois et la Mitidja.
Les premières expéditions peuvent se faire dès novembre; elles arrivent sur les marchés européens bien avant les envois d'Espagne, longtemps avant ceux de Bretagne.
Mais cette culture à contre-saison - les semis ont lieu en août et septembre - ne donne que de très faibles rendements : il faut un quintal de semence pour récolter 2, 3, plus rarement 4 ou 5 quintaux. On le voit, la pomme de terre nouvelle d'Algérie n'acquiert sa réelle valeur que dans son extrême précocité.
Bon an mal an cependant, la production algérienne atteint 400.000 quintaux, exportés pour la plus grande part, et rapportant de ce fait une cinquantaine de millions de francs.
Les semences, toutefois, dégénèrent en Algérie; il faut les renouveler souvent et acheter en Bretagne, en Angleterre, en Hollande, des pommes de terre destinées à la plantation.

Les tomates. - On distingue en Algérie trois périodes d'exportation de la tomate : la première va de novembre à janvier, la seconde a lieu au printemps, la troisième s'étend de mai à juillet et août.
Plus de 100.000 quintaux, valant une dizaine de millions, sont expédiés chaque année dans différents pays. Mais la consommation locale absorbe de grandes quantités. D'importantes usines, établies dans les centres de production, et principalement à Bône, utilisent les fruits tardifs

      

pour la fabrication de de concentrés; c'est là une industrie prospère en Algérie, qui est assurée de trouver des débouchés étendus.

Autres légumes. - D'autres légumes sont également cultivés en Algérie comme primeurs; nous nous contenterons de les citer, en indiquant, pour les principaux, le volume des exportations auxquelles donnent lieu ces cultures : les artichauts : 70 à 80.000 quintaux valant 10 millions, les haricots verts : 40.000 quintaux, valant 12 millions, les petits pois : 15 à 20.000 quintaux, valant 2 à 3 millions, les carottes : 30.000 quintaux, valant 1 à 2 millions, les courgettes, le fenouil, les navets, les patates, d'ail, etc...

Les Dattes. - A un double point de vue la datte joue en Algérie un rôle considérable: rôle intérieur, parce qu'elle est presque l'unique ressource du Sahara et qu'elle constitue l'aliment principal de ses habitants; rôle extérieur, car elle fournit à l'exportation un contingent d'une soixantaine de millions de francs.
 
Arbre d'importation très ancienne, le palmier-dattier représente pour les oasis du Sahara une richesse inestimable que l'on pourrait chiffrer par milliards de francs. Grâce à sa grande résistance aux écarts de température du désert, il est par excellence l'arbre du Sahara, qu'il a permis de vivifier en bien des points. « La tête dans le feu et les pieds d'ans l'eau », dit le proverbe arabe; ce dicton énumère en quelques mots ses exigences : de la chaleur, du soleil, et beaucoup d'humidité.
 
De la chaleur, on en trouve partout dans le Sahara, qui est, pourrait-on dire, le fils du soleil. Mais de l'eau, cela est plus rare. Il existe toutefois, à des profondeurs variables dans le sous-sol, des nappes d'eau plus ou moins importantes. Ce sont quelquefois, comme dans le M'Zab, de véritables rivières souterraines coulant à quelques mètres de profondeur : il suffit, pour arroser les palmiers, de creuser des puits et de puiser l'eau. Ou bien, comme dans le Souf, l'eau affleure; en établissant les jardins à quelques mètres plus bas que le niveau du sol, dans des sortes de cuvettes, le palmier trempe ses racines dans un terrain gorgé d'eau. Mais, le plus souvent, la nappe d'eau se trouve à cent mètres, plusieurs centaines de mètres de profondeur, et le puits à creuser devient une couvre de géant; l'eau, sous pression, jaillit à gros débit. Si l'eau est rare et n'est pas assemblée en une nappe unique; il faut, une fois le puits foncé, creuser des galeries

 
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