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   Fig. 10. - DANS UNE OASIS DU M'ZAB - La nappe d'eau, à faible profondeur, permet l'irrigation des palmeraies et des jardins au moyen de puits. Au centre de la photographie, un de ces puits primitifs.       

souterraines, longues souvent de plusieurs kilomètres, qui captent l'eau éparse dans le sous-sol. Grâce à ces pénibles travaux, effectués souvent encore à mains d'hommes, les populations sédentaires des oasis peuvent arroser leurs palmiers et les cultures qu'ils abritent. Mais de plus en plus le travail humain fait place à la sonde moderne : dans le Sud Algérien, plusieurs ateliers militaires, munis d'instruments perfectionnés, foncent à de grandes profondeurs, en quelques semaines, parfois en quelques jours, des puits artésiens qui donnent aux indigènes la possibilité de revivifier des palmeraies dépérissantes et d'étendre leurs plantations.
 
Les bienfaits de la colonisation française n'ont pas seulement consisté en ces travaux hydrauliques; elle a aussi perfectionné la culture du dattier et fait connaître à l'indigène des méthodes de plantation, d'entretien, de cueillette plus modernes et plus rémunératrices.
Tant et si bien qu'à l'heure actuelle les palmeraies du Sud Algérien non seulement procurent une abondante nourriture aux populations sahariennes et à leurs animaux - on alimente en partie les chameaux avec des noyaux de dattes - mais donnent lien à un commerce d'échanges très important avec l'Algérie du Nord (Tell et Hauts­Plateaux) et fournissent à l'exportation des quantités appréciables de dattes.
 
On estime à 6 à 700.000 quintaux la quantité utilisée pour l'alimentation des Sahariens. 2 à 300.000 sont expédiés dans le Nord, le plus souvent par l'intermédiaire des tribus nomades qui vont estiver dans des régions moins arides et qui, au retour, rapportent aux Sahariens les céréales du Tell. Quant à l'exportation, elle représente plus de cent mille quintaux.
L'extension des palmeraies algériennes mérite d'être signalée : depuis 1913, le nombre de palmiers s'est en effet accru de plus de 2 millions d'unités : c'est, en une quinzaine d'années, une augmentation supérieure à 40 %. On compte actuellement près de 7 millions de dattiers. Les huit dixièmes environ sont en plein rapport et produisent 1 million et demi de quintaux de dattes; le reste est constitué par des arbres nouvellement plantés qui ne produiront que dans quelques années. Lorsque les 7 millions de palmiers existant seront en plein rapport, on pourra compter sur une production annuelle de 2 millions de quintaux de fruits.
 
On distingue trois variétés de dattes : 
1 ° Les deglet-nour; les meilleures et les plus fines, très

 
Fig. 11 - DATTIER - Ce dattier, couvert de régimes de dattes, promet une abondante récolte.
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