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V. - Productions alimentaires secondaires

Nous avons indiqué quelle était l'orientation générale de l'agriculture algérienne; qu'au premier rang venait la culture des céréales, qui reste encore la plus importante, malgré la concurrence que lui fait depuis trente ou quarante ans la vigne; que l'olivier et la production fruitière et maraîchère sont deux autres richesses d'une grande valeur. Mais notre nomenclature ne serait pas complète si nous passions sous silence les autres productions alimentaires.
Elles couvrent chaque année plus de cent mille hectares, et fournissent huit à neuf cent mille quintaux de produits, dont une grosse partie est consommée sur place et dont le tiers environ est livré à l'exportation. Prises en bloc, elles représentent un capital en puissance de plus d'un milliard de francs; aussi ne faut-il pas les négliger.

Les légumes secs doivent être cités en premier. Peut-être aurait-on pu en parler avec les céréales, car leur culture en est en quelque sorte la complémentaire. C'est en effet sur les terres à céréales que sont semés les légumes secs, soit qu'ils occupent le sol dans le courant de la jachère, soit que, si le temps est favorable, leur culture soit entreprise sur des terres qui, destinées primitivement à une céréale, n'ont pu être ensemencées à l'automne ou au début de l'hiver.
Ils couvrent chaque année 90.000 hectares et produisent entre 4 et 500.000 quintaux de graines.
C'est l'Oranie qui leur consacre les plus grandes superficies, qui représentent la moitié au moins de celles complantées en légumes secs dans toute l'Algérie; les cultures, en développement constant, y sont d'ailleurs particulièrement bien soignées, car on y récolte à peu près les six dixièmes de la production totale. Les cultures constantinoises et algéroises sont beaucoup moins développées et restent à peu près stationnaires.
 
Les fèves et les fèveroles sont, pour l'Algérien, européen ou indigène, le légume sec de prédilection; c'est, avec la semoule, un des principaux éléments entrant dans la composition du couscous; un, plat de fèves est un aliment complet qui, pour les populations pauvres, remplace la viande à bon compte. La consommation locale en absorbe environ 150.000 quintaux. Aussi ces plantes occupent-elles chaque année une trentaine de mille hectares,

      

qui produisent 200.000 quintaux en moyenne. L'exportation porte sur 70.000 quintaux. Ce qui manque, 15.000 quintaux environ, est importé.
A peu près autant que les fèves, les pois chiches ou pois pointus, sont l'objet d'une grosse consommation. On compte 26 à 27.000 hectares produisant plus de 130.000 quin­taux, dont cent mille sont exportés.
15 à 20.000 hectares sont cultivés en pois secs et produisent 100.000 quintaux. Les gesses couvrent 4 à 5.000 hectares et leur production atteint en moyenne 20.000 quintaux. Quant aux haricots et aux lentilles, ils n'occupent respectivement que 1.000 et 1.500 hectares; la production ne dépasse guère, pour chacune de ces cultures, 5.000 quintaux de graines. L'exportation des pois, des gesses, des haricots et des lentilles est un peu supérieure à 100.000 quintaux.
Notons enfin que l'exportation des légumes secs fait entrer chaque année en Algérie une soixantaine de millions de francs.

Nous avons déjà parlé, à propos des primeurs; de la pomme de terre. Il s'agissait là d'une culture effectuée uniquement pour la production de tubercules hâtifs destinés en majeure partie à l'exportation.
Mais, pour les besoins de la consommation locale, il faut cultiver les pommes de terre à gros rendement, moins exigeantes, au point de vue du sol et du climat, et, partant d'un prix de revient moindre. La culture est surtout localisée dans la région de Perrégaux, dans la Mitidja et sur les hauts-Plateaux Constantinois, au Sud de Constantine, depuis Aïn-M'Lila jusqu'à Batna. Elle a lieu aux mêmes époques qu'en France, c'est-à-dire que les tubercules, plantés au printemps, sont récoltés en été. Les superficies complantées atteignent 10.000 hectares environ, dont près de la moitié se trouve dans le département d'Alger, les cultures des départements d'Oran et de Constantine étant à peu près égales.
La production dépasse 400.000 quintaux. Mais elle n'est pas suffisante pour satisfaire aux besoins de la population algérienne; aussi est-il fait appel, pour une quantité moindre, à l'importation.

 
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