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   des cultures indigènes qu'il faut attribuer en grande partie l'établissement de plantations par les premiers colons français. Une aide précieuse leur fut apportée par la Régie Française, qui leur acheta la récolte à un bon prix. Ils cultivaient 169 hectares en 1849, plus de 2.000 quatre ans plus tard.
En même temps que l'on continuait à cultiver les variétés indigènes, d'autres variétés, à plus grand rendement, étaient introduites. La culture se développait. 6.000 hectares étaient cultivés en 1872 et produisaient 50.000 quintaux de feuilles.
Si bien que, la progression continuant, on comptait avant la guerre une dizaine de mille hectares cultivés par 12.000 planteurs.
 
Actuellement, avons-nous dit, c'est sur 25 à 30.000 hectares que se fait la culture du tabac; plus de 15.000 agriculteurs s'y livrent chaque année et récoltent en moyenne 250.000 quintaux de feuilles.
Les régions de production sont principalement la Kabylie, la plaine des Issers, la Mitidja, le versant Sud du Sahel d'Alger, la plaine et les environs de Bône, où sont produits des tabacs à fumer; les tabacs à priser proviennent des régions de Tlemcen et de Mascara, des Babor et des oasis du Souf.
 
Les deux tiers environ de la récolte sont produits dans le département d'Alger, (Kabylie, Issers, Mitidja, Sahel), qui consacre une quinzaine de mille hectares à la culture du tabac à fumer. Dans le département de Constantine, on compte 10 à 15.000 hectares, qui produisent 100.000 quintaux environ de tabac à fumer et 2 à 3.000 de tabac à priser. Les cultures oranaises sont peu étendues : 50 à 100 hectares produisant un millier de quintaux.
 
Les tabacs d'Algérie sont de diverses qualités, dont beaucoup répondent aux besoins des manufactures: tabacs bruns, tabacs blonds, toute une gamme très variée se rencontre dans les cultures qui d'ailleurs sont spécialisées suivant les régions. Et l'on parle d'entreprendre la culture des tabacs fins d'Orient.
Pour cette production de 250.000 quintaux, l'Algérie trouve facilement des débouchés. Dans l'industrie locale d'abord.
L'extension de l'industrie du tabac est la conséquence, d'une part du développement de la culture, d'autre part de la liberté de fabrication. On compte actuellement cinquante manufactures, situées pour la plupart à Alger, à Oran, à Blida, à Constantine et à Bône, et qui occupent un personnel
      

de 5.000 ouvriers. Leur production de tabac manufacturé peut être évaluée à 150.000 quintaux par an. Elles sont dotées d'un matériel très perfectionné qui fait de quelques-unes des établissements de premier ordre.
 
Elles ne se contentent pas de mettre en oeuvre les tabacs algériens. Pour les produits très variés qu'elle fabrique, produits qui peuvent répondre à tous les goûts de la clientèle du monde entier, il lui est nécessaire de faire venir d'Orient, d'Extrême-Orient, d'Amérique, 40 à 50.000 quintaux de tabacs en feuilles.
Elle satisfait ainsi presqu'entièrement aux besoins de la consommation locale et peut même exporter des quantités importantes de tabacs de toutes sortes : 10 à 20 millions de cigares; 30 à 40.000 quintaux de cigarettes, 10.000 quintaux de tabacs fabriqués autres. Elle expédie une partie de sa production en France; quelques pays étrangers lui en achètent une proportion assez considérable; mais les colonies, et surtout l'Indochine et le Maroc, constituent sa plus sérieuse clientèle.
Mais, une fois satisfaits les besoins de l'industrie locale, il reste disponible sur la récolte 150 à 200.000 quintaux. Ils sont exportés et la Régie française, qui possède en Algérie d'importants magasins, en achète des quantités très fortes (25.000 quintaux au minimum pour la seule région de Bône).
 
Avant de terminer, nous signalerons que, dans les principales régions productrices, les planteurs se sont groupés pour la création de magasins qui reçoivent leur production, procèdent au triage et au séchage et assurent l'écoulement aux meilleurs prix. Il n'est pas douteux que ce mouvement coopératif, qui a été encouragé par l'Administration, a eu les plus heureux effets sur l'extension de la culture du tabac en Algérie.

Le coton, les plantes à parfum, le lin, le ricin. - Les autres cultures industrielles n'occupent ,qu'une place assez peu importante dans l'agriculture algérienne. Lorsqu'on a cité le coton, les plantes à parfum, le lin et le ricin, on en a épuisé la liste.
L'essor du coton, depuis la guerre, a été remarquable; mais, ramené dans son plan véritable, il ne paraît pas devoir, en l'état actuel des choses, se développer beaucoup plus. Peut-être, lorsque les travaux hydrauliques actuellement en cours d'exécution seront achevés et permettront l'irrigation de vastes espaces, assisterons-nous à une nouvelle extension de sa culture,

 
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