C'est une plante exigeante, en effet, qui trouve sa place beaucoup plus dans
les régions tropicales, car elle demande un printemps chaud, exempt de
gelées tardives (malheureusement fréquentes en Algérie), beaucoup d'eau et
de chaleur en été, et un automne sec au moment de la récolte.
Quoi qu'il en soit, le coton trouve ces conditions réalisées en grande
partie dans certaines régions bien abritées de la dépression sublittorale,
et quelques plaines et vallées littoraliennes : plaines d'Oran, du Sig et de
l'Habra, vallée du Chélif, Mitidja, plaines de Philippeville et de Bône,;
soit que les irrigations y soient possibles , soit que le sol soit profond et
frais. Les pluies d'automne y sont pourtant une gêne pour la récolte.
Depuis longtemps, le coton était cultivé en Algérie, mais, au moment de la
prise d'Alger, la culture était en régression très sérieuse et se trouvait
cantonnée dans quelques oasis sahariennes. Des essais furent effectués par
les colons français; on assista, vers 1860, au moment de la guerre de
Sécession des États-Unis, par suite de la hausse des cours, à une
véritable fièvre du coton, qu'encourageait un système de primes à la
culture mal appliqué: en 1866, on récoltait 9.000 quintaux. Mais, dès 1875,
les primes étant supprimées, la culture était abandonnée. Elle reprenait
seulement au début de ce siècle, sur 300 hectares situés autour d'Orléansville.
Les prix élevés d'après-guerre eurent pour conséquence de lui donner un
nouvel essor: actuellement 5 à 6.000 hectares lui sont consacrés. La
production est d'environ 50.000 quintaux de coton brut, qui donnent, à
l'égrenage, une quinzaine de mille quintaux de fibres.
Le coton d'Algérie est d'excellente qualité; il est très comparable au
coton égyptien longue-soie qu'il peut remplacer dans tousses usages.
Les planteurs ont créé, dans les centres de production, des coopératives
qui effectuent le triage et l'égrenage de la récolte et livrent la fibre et
la graine à l'exportation. La France, et particulièrement l'industrie
textile de l'Est, est la principale cliente de l'Algérie pour les fibres de
coton. Par contre, les exportations de graines (25 à 30.000 quintaux) sont
dirigées en presque totalité sur les huileries anglaises.
La valeur des exportations de fibres et de graines de coton dépasse 25
millions de francs.
Au moins aussi importante, au point de vue des exportations, est la culture
des plantes à parfums : c'est en effet 25 à 30 millions que leur
vente à l'extérieur rapporte à l'Algérie.
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