les chèvres, peu exigeants, qui sont les plus répandus. Du Nord au
Sud, chevaux et bœufs voient leur nombre diminuer: il y a 160.000
chevaux et 875.000 bovins dans l'Algérie du Nord; on en compte
respectivement 5 à 6.000 et 25.000 seulement dans les territoires
du Sud La densité des chameaux, par contre, s'accroît en même
temps : 35.000 dans le Nord, 140.000 dans le Sud.
I. - Le mouton et la laine
Grâce à la grande étendue de ses régions steppiennes,
l'Algérie est éminemment favorable à l'élevage du mouton Seule
une espèce aussi peu difficile peut convenir aux maigres
pâturages, qui sont en majorité sur les Hauts-Plateaux, qui
forment la règle dans le Sahara, que l'on rencontre trop souvent
dans le Tell. Il constitue, en bien des contrées, l'unique
richesse, richesse inappréciable pour les habitants qui en vivent.
Lait, viande, peau, laine, tout leur est utile; le mouton pourvoit
à leur nourriture, à leur habillement, à leur logement; il est,
par lui-même et par ses dépouilles, une monnaie d'échange qui
leur permet de se procurer les objets qui leur sont nécessaires. A
lui seul, le troupeau ovin de l'Algérie représente un capital
voisin de 1 milliard de francs.
Cette particularité de l'Algérie a fait souvent dénommer la
colonie le « pays du mouton ». Sans le mouton, des millions
d'indigènes seraient sans ressources, d'immenses espaces seraient
improductifs.
Le troupeau ovin algérien est éminemment variable. La mortalité
est souvent considérable, causée par les intempéries ou les
épizooties : sans soins d'aucune sorte, laissés à leur seul
destin, les animaux meurent par milliers, par centaines de mille.
Surviennent plusieurs bonnes années, la reconstitution est aussi
rapide, car les brebis, très prolifiques, font fréquemment deux
portées par an.
Aussi voit-on, en un an ou deux, l'effectif diminuer d'un million de
têtes, pour regagner presqu'aussi rapidement les pertes subies.
On assiste cependant, depuis quelques années, et notamment depuis
la guerre, à une diminution progressive du cheptel ovin: de 8 à 10
millions de têtes avant la guerre, il n'est plus actuellement que
d'un peu plus de six millions. Faut-il voir là une régression de
l'industrie
|