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La dépression médiane s'étend au Sud de la chaîne axiale
: depuis le bassin de la Tafna à l'Ouest, jusqu'au bassin de
Guelma, à l'Est.
Le Tell est donc une région montagneuse, dont l'altitude moyenne
s'accroît du Nord au Sud, de la mer jusqu'aux Hauts-Plateaux. Il
n'a guère, dans sa plus grande largeur, que cent cinquante
kilomètres, sur une longueur de onze cents kilomètres.
Au point de vue climatérique, le Tell bénéficie de l'influence de
la Méditerranée : c'est en quelque sorte le prolongement de la
Provence - dont il présente, en certains points, bien des aspects
-, de la côte méditerranéenne de l'Espagne, de l'Italie. Ce n'est
pas encore l'Afrique, c'est la réplique de l'Europe méridionale,
avec plus de chaleur et plus de lumière. Mêmes cultures, même
flore, même faune, avec, en plus, quelques représentants de la
flore et de la faune africaines. Zone de transition, mais plus
européenne qu'africaine.
Mais, en tant que région naturelle bien délimitée, elle ne
présente pas partout les mêmes caractères. Sur la côte, par
exemple, on ne rencontrera pas, de l'Ouest à l'Est, une similitude
absolue : Nemours, le port le plus occidental, est à peu près sous
la même latitude que Biskra, porte du désert à l'Est. Aussi
concevra-t-on aisément que, de l'Est à l'Ouest, les pluies
décroissent progressivement; que la température s'abaisse d'Ouest
en Est; que, par voie de conséquence, les cultures, la flore soient
quelque peu différentes de l'orient à l'occident.
Du Nord au Sud, mêmes remarques : plus on s'éloigne de la côte,
plus les pluies deviennent rares, plus le climat se fait rude : la
côte est humide, tempérée, ni trop chaude ni trop froide; les
abords des Hauts-Plateaux sont secs, chauds à l'extrême en été,
froids en hiver. Les cultures sont de moins en moins riches :
primeurs sur la côte, donnant plusieurs récoltes par an,
céréales dans le Sud, donnant des récoltes variables à l'excès.
Mais, de l'Ouest à l'Est ou du Nord au Sud, les différences ne
sont pas à ce point sensibles que l'on ne se sente pas dans la
même région naturelle. Où que l'on soit, à Guelma ou à Oran, à
Tlemcen ou à Médéa, c'est toujours le Tell, la région des
cultures, la région de l'arbre. Ce ne sont, d'un point à un autre,
que des transitions assez faibles. |
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