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Tassili du nord, Djebel ou Plateau d'Ahaggar, Djebel ou Plateau de Mouydir au sud d'Insalah; Plateau de Tedmaïd, au nord d'Insalah.

Les montagnes du Ahaggar forment la région la plus élevée de la ceinture méridionale du Sahara. D'après les renseignements recueillis par Barth et par Duveyrier, les vallées alimentées par les réservoirs de ces hautes montagnes, qui conservent de la neige pendant deux ou trois mois, se continuent, vers le nord, par l'oued Igharghar, dont les sources sont ainsi à 1000 kil. de l'Oued-Righ, que l'on peut considérer, pour ainsi dire, comme son delta souterrain. Ces hautes vallées sont relativernent riches en pâturages. Les centres de population principaux sont Idelès, agglomération de 50 à 60 maisons, sur l'oued Igharghar, et, à une marche et demie plus au sud, Tazerouk, sur le versant du lac Tchad.

A l'est d'Idelès, entre le djebel Ahaggar et le Tasili, se trouve la grande saline de la sebkha d'Amadghor, qui a une étendue d'un jour de marche (25 à 30 kil.), et où venaient autrefois s'approvisionner les nomades du Sahara et les marchands du Soudan. Les uns et les autres s'y réunissaient à certaines époques, et il s'y tenait une sorte de grande foire d'échange.

La sebkha d'Amadghor a dû être autrefois un lac intérieur, duquel sortait, vers le nord, un grand fleuve, l'oued Igharghar. A quelque distance et symétriquement, descend, vers le sud, la vallée de l'oued Tin Tarabia, un des grands tributaires du bas Niger, dans laquelle se trouve le puits de Gharama, lien de massacre de la mission Flatters. Ce puits est à 250 kilomètres des puits d'Asiou, qui sont sur la route du lac Tchad (itinéraire suivi par Barth).

Le colonel Flatters était donc bien sur la direction la plus courte pour atteindre, soit le lac Tchad, soit le Niger inférieur, et à peu de distance de la limite nord des pluies tropicales.

Dans les hautes vallées des tributaires de l'oued Igharghar, on trouve en toutes saisons des points ou des flaques d'eau. appelés aghelachen.

    

 

   

Près de Temassinin, où passe la route d'Insalah à Ghadamès, aboutissent (r. d.) les vallées des Ighargharen, qui descendent du versant nord du Tasili, et par lesquelles on remonte vers Rhat; on y rencontre également des points d'eau.

On peut donc admettre que, dans toutes ces vallées, on trouverait des nappes artésiennes et que des forages fourniraient les eaux nécessaires à la création de postes fixes et même d'oasis.

Le point d'Amguid (itinéraire Flatters) serait indiqué, dans cette hypothèse, comme poste de liaison entre Insalah, Ghadamès, Rhat, Timissao sur la route de Timbouctou, Bir Asiou sur la route du lac Tchad.

Routes du Touat. - Les eaux de la région de Tedmaït, qui est au nord des bas-fonds du Touat et du Tidikelt, se réunissent, pour la plupart, dans la vallée de l'oued Mia, qui trace la route d'Ouargla à Insalah, mais la route la plus facile pour se rendre au Touat est jalonnée par la ligne des oasis de l'oued Saoura, dont les têtes sont l'oued Guir et l'oued Zousfana de Figuig 1; on compte 15 journées de Figuig â Timmi, oasis principale du Touat.

Cette route a été suivie par Rohlf's; on y trouve de l'eau et des ressources à chaque jour de marche, mais les habitants des oasis rançonnent ou pillent les caravanes trop faibles; aussi, pour éviter le danger, celles-ci préfèrent-elles traverser les areg, où cependant elles ne trouvent pas d'eau.

Insalah et Figuig sont les deux foyers où s'entretiennent activement les sentiments de la haine musulmane contre les chrétiens. On doit comprendre combien cette attitude paraît froissante aux officiers qui commandent à quelques lieues de distance, et quel serait leur désir

1 Voir le Sud-Oranais, page 82.

 
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