de Kabyles qui s'y est
concentrée l'écrase de ses feux plongeants, et l'oblige à
la retraite. Cent marins de la Victoire viennent
l'appuyer fort à propos. Les pertes ne se montent qu'à
quatre hommes tués et onze blessés, dont trois officiers.
Le 5 octobre, arrivent d'Alger deux bateaux à va peur, le Crocodile
et le Ramier : ils débarquent le colonel du génie
Lemercier, un bataillon du 4e de ligne, deux compagnies du 2e
bataillon d'Afrique, des munitions et du matériel pour la
défense. Ces renforts pouvaient ne plus paraître
indispensables, puisque Bougie était à la rigueur entre nos
mains, et qu'après s'y être affermi, on eût enlevé le
Gouraya tôt ou tard, ne fût-ce que par surprise ; mais ils
n'étaient pas moins de la plus grande utilité, pour
accélérer l'installation et opposer aux attaques des Kabyles
une résistance capable de les décourager.
L'ennemi continuait d'occuper en force le village de
Dar-Nassar, le moulin de Demous situé en avant, et les
crêtes du Gouraya. De ces points, il contrariait nos moindres
mouvements en dehors de la ville. Le 6, on s'était emparé
avec peine de la position de Bou-Ali pour la couronner d'un
blokhaus ; le lieutenant du génie Mangin, en dirigeant cette
opération, avait été frappé d'un coup mortel.
Chaque jour, c'était une fusillade nouvelle à soutenir
tout le long des remparts, soit du côté de la montagne, soit
du côté de la plaine. On se trouvait comme assiégé. Le
général Trézel arrête le projet d'une vigoureuse
offensive. Elle s'exécute le 12 octobre.
Longtemps avant le jour, deux colonnes sont sorties de la
ville ; elles gravissent en silence les pentes du Gouraya,
n'éprouvent à sa partie supérieure qu'une faible
résistance de la part des Kabyles surpris et en trop petit
nombre ; enfin, convergeant au sommet, elles prennent
possession du marabout de
|