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soldats combattaient et marchaient sans toucher barre dans une ville. Leurs vêtements étaient usés, rapiécés ; leurs visages chargés de hâle. Ils portaient fièrement ce fardeau de noble misère. En les voyant ainsi, toute la population d'Alger, qui s'était ruée sur leur passage, fatigant l'œil de ses vingt costumes nationaux, l'oreille de ses vingt langues étrangères, toute cette population cosmopolite se sentait devenir française.
 
 

 
    

 

   
 

CHAPITRE XI.

 

 
CONQUÊTE
de la
la Grande Kabylie centrale.
 

 
- I. Soumission spontanée. - II. Opérations dans la Summam.
- III. Camp sous Bougie.
 
Ainsi deux influences opposées étaient venues tour à tour s'étendre sur la Grande Kabylie, sans en dépasser toutefois les revers occidentaux. Celle d'Abd-el-Kader, au nom de la foi, par un habile mélange de violence et de mensonge, celle des Français, au nom de l'ordre, par le seul emploi de la droiture et de la force, y avaient successivement dominé. Bien plus, on avait vu les deux pouvoirs compétiteurs se heurter à la fin dans cette étroite arène, et l'un d'eux y laisser en fuyant ses dépouilles et son prestige : l'épreuve suffisait pour fixer le destin de la Grande Kabylie.

Aussi, non seulement un calme profond commença dès lors à régner dans les portions déjà soumises, mais une tendance favorable à notre cause se manifesta dans les autres. Quelques rapports commerciaux s'établirent entre Bougie, Sétif et des tribus de l'intérieur ; insensiblement ils s'accrurent et nécessitèrent une certaine entente sur des règlements de police, d'ordre public et de protectorat.

Au commencement de l'année 1847, des démarches simultanées eurent lieu près des commandants supérieurs de Sétif et de Bougie. Le dernier vit enfin s'ouvrir, sous sa protection, aux pieds 

 
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