de nos départements ; mais il
faut faire entrer en ligne de compte la solitude qui règne
nécessairement sur beaucoup de cimes rocheuses et sur les
flancs trop escarpés de certaines montagnes.
Nous n'entreprendrons pas d'exposer dans tous ses détails,
la géographie politique et physique de cette contrée. Ce
serait un travail ingrat qui, par la multiplicité des faits
secondaires, le morcellement indéfini des intérêts et
l'abondance des noms propres difficiles à retenir,
fatiguerait l'esprit du lecteur, sans y laisser aucune
empreinte nette. Au contraire, l'esquisse large des grands
accidents naturels et des groupes sociaux les plus
considérables fixera l'attention sans la disséminer. On
suivra d'autant mieux la marche des évènements que leur
théâtre sera moins encombré.
Une frappante analogie subsiste entre la configuration
matérielle et la physionomie morale du pays. Le sol nous
montre, séparées par les grandes dominantes, un petit nombre
de belles vallées, véritables artères où circulent les
principes vitaux. En examinant de plus près ces bassins du
premier ordre, nous y découvrons l'épanouissement de
plusieurs vallées secondaires, dont les flancs sont des
contreforts du massif principal et lui en déversent les eaux.
Ces petites rivières à leur tour reçoivent des torrents,
ces torrents des ruisseaux ou des chutes ; ainsi l'on remonte,
par un enchaînement de systèmes perpendiculaires les uns les
aux autres, des bassins aux vallées, des vallées aux
vallons, des vallons aux ravins ; et chacun de ces éléments
géographiques a son nom, ses détails ; chacun comporterait
une description particulière. Mais pour simplifier la carte,
pour en faciliter l'entente nous nous arrêterons à la
nomenclature des grandes vallées, au nombre de trois : celle
de l'Oued-Adjeb qui n'est toutefois qu'un affluent, et les
deux bassins principaux du Sebaou et de la Summam, débouchant
dans la mer.
Le premier de ce cours d'eau descend des environs de
Sétif,
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