La première phase de
l'occupation française en Algérie, embrasse la conquête des
principales villes du littoral. A Bougie, notre coup d'essai
fut un avortement.
Le 5 août 1830, un jeune Bougiote nommé Mourad, se
présenta chez M. le comte de Bourmont, comme le chef d'un
parti considérable qui à la moindre démonstration des
conquérants d'Alger, leur ouvrirait les portes de Bougie. Les
prétentions de cet intrigant étaient le titre de caïd pour
lui-même, et celui de capitaine du port en faveur d'un de ses
adhérents qu'il avait amené.
On accueillit ses ouvertures, on lui fit des présents ; il
reçut un diplôme avec un cachet de caïd. Enfin, escorté
d'un brick de l'état qui avait mission de l'appuyer, il fit
voile pour Bougie sur une embarcation frétée par le
capitaine du port et par lui. Ces malheureux, en débarquant,
trouvèrent les choses bien changées, ou peut-être
s'étaient-ils toujours abusés sur les dispositions de leurs
concitoyens. Quoi qu'il en soit, ils furent massacrés de
suite, et le brick qui se tenait en rade, accueilli à coups
de canon, fut obligé de regagner Alger. |